Myrko Tépus : « Les vins du Var sont une expression de terroirs »

Myrko Tépus est un jeune vigneron provençal. Il s’installait il y a de cela 5 ans dans le village d’Esparron-de-Pallières où il reprenait 9 hectares de vignes. Il propose aujourd’hui 7 références de vins, tout en contribuant à la promotion de l’authenticité de ces terroirs varois.

Du haut de son éperon boisé, le château d’Esparron-de-Pallières domine la plaine. À ne pas confondre avec la commune d’Esparron-du-Verdon (bien que relativement proche géographiquement) ! Fondé au Moyen-Âge, le château est aujourd’hui connu dans le pays varois pour ses démonstrations de fauconnerie, en hommage à l’histoire du petit village historique. 

C’est dans ce décor médiéval et champêtre que vivent une poignée d’irréductibles Esparonnais, accueillant année après année de nouveaux arrivants qui s’installent pour la tranquillité et, pour certains, pour la beauté du terroir, y développant des savoir-faire à travers diverses entreprises de bouche.

©L.D.

Myrko Tépus fait partie de ceux-là. Après avoir fait ses armes dans plusieurs domaines alentours, dont, à quelques kilomètres de là, celui des Fischer, au château Revelette, le jeune vigneron reprenait en 2016 9 hectares de vignobles laissés en jachère. Une continuation logique pour ce passionné d’oenologie.

« Je viens d’une famille de marchands de vins, nous raconte Myrko. J’ai baigné dans cette ambiance depuis tout petit, avant d’y travailler dès mes 18 ans. J’ai passé une formation tout en continuant mon activité dans des domaines, en dégustant tous les week-ends pour développer mon apprentissage. J’y ai passé tout mon temps. »

Myrko Tépus

7 références en IGP coteaux du Verdon bio

Et les efforts ont payé, notamment après avoir rafraîchi les terrains du Grand Adret, enlevant ronciers et autres herbes venues s’infiltrer à travers champs. Depuis 5 ans, le vigneron développe 7 vins IGP coteaux du Verdon bio : 1 blanc, 1 rosé et 5 rouges, avec une production de 20 à 40 000 bouteilles.

Et pour chacun, sa particularité, à commencer par les noms et les étiquettes, dessinées par des artistes locaux : on y retrouve « La Fin du bal », « Le Grand Adret », « In Memoriam », « Saint-Jean » et « Nitchivo » en rouges, « Daï » en rosé et « Le Lointain » pour le blanc. Côté conseils, on s’en réfère au spécialiste.

« Le blanc provient d’une cépage installé en Provence depuis 400 ans, en provenance d’Italie du nord, il dégage de belles acidités, développe Myrko. Les finales sont très salines et il reste léger, ce qui fait qu’on peut le mettre en accord sur tout le repas, mais je le conseillerai en dégustation avec des fleurs de courgettes farcies à la brousse. Quant aux rouges, chacun a son caractère. In Memoriam, par exemple, est un vin d’élevage. Il fait partie de la parcelle plein sud sur le Grand Adret. C’est un cépage 100% Syrah, de 40 ans. Le millésime 2018 est aérien, on peut donc le passer avec des produits forts en bouche comme le gibier et autres viandes. »

Sa philosophie : une bonne hygiène dans les vignes avec des traitements naturels. Et le jeune homme le promet : « Le millésime qui arrive sera le meilleur de tous ! »

Les 5 rouges du domaine de Myrko ©L.D.

Les producteurs des Pallières : la nouvelle vague varoise

Une promesse qu’attendent l’ensemble des professionnels qui travaillent aujourd’hui avec lui, qu’il s’agisse des chefs dont les enseignes ont leurs 3 étoiles au Guide Michelin, comme La Vague d’Or d’Arnaud Donckele à Saint-Tropez, ou AM, d’Alexandre Mazzia, aux bistrots de villages.

« Je veux travailler avec les personnes qui ont une expertise dans le vin, ne serait-ce que pour l’image que je veux apporter. Il s’adresse à tout le monde, mais je démarche essentiellement les tables qui vont savoir le sublimer. Les vins du Var sont une expression de terroirs très intéressante. Et localement, on voit de plus en plus de jeunes professionnels de la restauration s’installer, on a en commun cet amour du local, le travail des produits frais… »

Une nouvelle génération soucieuse de la promotion des produits varois. Il y a deux ans, les producteurs d’Esparron et de Saint-Martin de Pallières s’associaient d’ailleurs pour fédérer leurs marchés, proposer des fêtes de village, comme celle de la Fête du Tonneau qui devrait remettre le couvert en août.

La bière Pale Ale d’Esparron-de-Pallières réalisée par le brasseur aixois Aquae Maltae, en association avec la productrice d’herbes aromatiques bio Élodie Truc ©L.D.

« Il y a les vignerons, les brasseurs, les fromagers, les producteurs de plantes aromatiques, les restaurateurs… énumère le vigneron. On travaille tous ensemble pour en tirer le meilleur et proposer une expérience qualitative aux clients. C’est ce qui fera notre force dans les 10 années à venir. » L’approche est autant de rigueur que bien accueillie par les locaux, qui voient en cette fédération d’artisans une manière de perpétuer des savoir-faire, mais surtout de faire valoir la richesse et l’authenticité de leurs terroirs.

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